- mathématiser
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• 1585 « faire des calculs astrologiques »; repris mil. XXe; de mathématique♦ Didact. Donner une structure mathématique ou appliquer des procédés mathématiques à (un objet de savoir). Mathématiser l'expression d'un syllogisme. « le droit ou l'impossibilité de mathématiser la nature » (Foucault).⇒MATHÉMATISER, verbe trans.Introduire des principes et des méthodes propres aux sciences mathématiques dans un domaine de connaissance qui n'en relevait pas. Mathématiser la nature. Galilée, Kepler, Descartes, Leibniz, Newton, les vrais grands hommes du XVIIe siècle. Parce qu'ils ont eu l'idée de mathématiser le monde, ils ont été, et demeurent les constructeurs du monde moderne (Le Monde, 24 sept. 1966, p.13, col. 4).♦En partic. Donner une formulation mathématique à. Dans les systèmes physiques, avec l'augmentation d'entropie positive, c'est-à-dire de l'homogénéisation, la quantité d'information diminue proportionnellement. Il n'a pas été difficile de mathématiser ce fait (M. BEIGBEDER, Le Contre-Monod, Paris, Grasset, 1972, p.122).— Emploi pronom. Il n'y a pas à se demander (...) si la biologie et la sociologie parviendront à se mathématiser (et il n'est pas douteux que pour devenir des sciences véritables, elles ne le doivent) grâce à la seule aide de la statistique (Gds cour. pensée math., 1948, p.394).— P. ext. Donner un caractère abstrait à. Quand, dans un système classique de l'art, l'architecture, la sculpture, la peinture veulent «mathématiser» l'art, elles violent la nature vivante et tombent dans le cubisme (MARIN, Ét. ethn., 1954, p.63).Prononc.:[matematize]. Étymol. et Hist. 1. 1585 «pratiquer l'astrologie» (CHOLIÈRES, 7e Matinée, p.244 ds HUG.); 2. 1801 «faire des mathématiques» (MERCIER, Néol., t.2, p.115); 3. 1934 «introduire dans un domaine les méthodes mathématiques» (BACHELARD, Le Nouvel esprit scientifique, pp.81-82). Dér. de mathématique; suff. -iser.DÉR. Mathématisation, subst. fém. Action de mathématiser; résultat de cette action. Les sciences biologiques et sociologiques ont pensé trouver dans cette méthode [le calcul des probabilités] l'instrument indiqué de leur mathématisation, (...) il y a là quelque illusion (Gds cour. pensée math., 1948, p.394). Les mathématiciens demandent qu'on fonde [l'enseignement] sur la mathématisation de situations concrètes, non seulement pour susciter l'activité de l'élève, mais parce que les mathématiques, modernes en particulier, baignent dans le réel tant par les structures étudiées que par les opérations mises en oeuvre (J.-M. GABAUDE, La Pédag. contemp., Paris, Privat, 1972, p.90). — [
]. — 1re attest. 1893 (BLONDEL, Action, p.64: Ces sciences ne laissent pas d'être comme une «mathématisation» de l'expérience); de mathématiser, suff. -(a)tion.
mathématiser [matematize] v. tr.ÉTYM. Mil. XXe; 1585, Cholières, intr., « faire des calculs astrologiques »; de mathématique, et -iser.❖♦ Didact. Donner une structure mathématique à (un domaine de connaissance); appliquer les procédés mathématiques à (un objet de savoir).1 (…) le succès ou l'échec du mécanisme(1) (…) le droit ou l'impossibilité de mathématiser la nature.Michel Foucault, les Mots et les Choses, p. 71.(1) → Mécanisme, II.2 Le syllogisme (…) est considéré comme parfaitement adapté à son objet. Il faut simplement en mathématiser l'expression pour en faciliter le maniement.J.-B. Grize, in Logique et Connaissance scientifique, Encycl. Pl., p. 140.❖DÉR. Mathématisable, mathématisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.